Est-il possible d’y remedier ? Oui, repond le professeur Daniel Kahneman. Psychologue, pionnier de l’economie comportementale et prix Nobel d’economie, il repond a toutes ces questions et explore de nouvelles pistes dans son foisonnant dernier livre intitule « Noise ». Entretien.

Pourriez-vous expliquer les erreurs auxquelles vous vous etes interesse dans votre dernier ouvrage ?

Elles sont de deux ordres. La toute premiere et plus connue, reste l’erreur biaisee : c’est entre autres celle d’une balance qui ajoute systematiquement 1 kilo a la poids. Notre seconde erreur est variable et beaucoup plus Complique a deceler : c’est celle en balance qui ajoute 1 kilo votre jour, 5 cents grammes le lendemain… Je l’appelle le « bruit ». Ces 2 grands types d’erreurs pesent autant l’un que l’autre dans l’exactitude de les decisions. Mes reduire de moitie ameliorerait considerablement la justesse de des jugements. Le probleme reste que si de nombreuses gens comprennent la notion de biais et de raisonnement biaise, ils n’arrivent pas a concevoir le bruit.

Pourquoi ce concept de bruit est-il si complique a apprehender ?

Parce qu’il ne pourra etre identifie qu’en comparant des decisions qui devraient etre identiques des unes aux autres, comme entre autres des condamnations de justice Afin de un delit precis. Neanmoins, le cerveau humain crois en termes de cas singulier et n’a pas l’habitude d’envisager des choses globalement. On ne est en mesure de nullement reperer le bruit dans premonitoire particuliere. Il n’apparait que lorsqu’on compare des jugements qui auraient du etre analogues et ne le sont nullement. De plus, le « bruit » reste un type d’erreurs, jamais une cause d’erreur. Or, nous avons aussi l’habitude de penser en termes de causalite. Vous vous dites : « ma decision de ne pas verifier une telle facture a ete biaisee via ma propension a Realiser confiance a tout le monde. » Vous etes capable de reperer la biais. En revanche, vous ne pouvez jamais dire que le bruit a « cause » une erreur. C’est une notion bon nombre plus abstraite et complexe que l’intermediaire. C’est J’ai raison de votre livre : nous voulions essayer une faire comprendre.

Notre bruit, votre seront les erreurs aleatoires ?

Oui, c’est une variabilite indesirable. Notre variabilite peut naturellement etre souhaitable : si l’ensemble des critiques de cinema etaient d’accord sur les films, votre ne pourrait i?tre nullement interessant. Toutes les varietes de gouts seront acceptables. Mais dans Quelques secteurs, la variabilite est toxique et nocive : la justice, la medecine, la psychiatrie aussi, qui est d’ailleurs, d’apres nos etudes, le milieu ou depuis le environ « bruit », dans diverses situations personnelles aussi…

Quels paraissent les grands types de bruit ?

Il apparai®t sous quelques formes :

– le bruit de « niveau » : si on te prend l’exemple en justice, c’est le degre de severite de tel ou tel de ses representants. Parmi les juges qui determinent des peines, certains sont plus ou moins clements que d’autres. Cette clemence, nous pouvons en mesurer le niveau en faisant la moyenne des peines rendues par un juge.

– le bruit « occasionnel » : nous ne sommes nullement la meme personne aux multiples moments d’la journee. Suivant que l’on est le matin ou le apri?m, fatigue ou en pleine forme, que l’on souffre de la chaleur ou du froid, que l’on reste perturbe avec des pensees parasite(« mon equipe de foot a-t-elle eu ou gui?re ? »…), des decisions anterieures (on fait rarement deux fois d’affilee analogues choix, on a besoin de variations meme si la decision se doit de etre ma aussi), nous ne trancherons aucun la meme maniere aussi que l’ensemble de ces criteres ne devraient pas rentrer sur internet de compte…

Le bruit de « pattern » : il est relatif a Notre personnalite ; chacun a son temperament. L’exprimer n’est vraiment gui?re souhaitable dans des decisions qui exigent de l’impartialite : est-il normal que Afin de deux gens accusees des memes delits commis en memes circonstances, les condamnations different ? Un juge va etre plus sensible aux infractions au code de la route, l’autre a J’ai violence. Neanmoins, pour les prevenus, ceci aboutit a une loterie.

Vous plaidez Afin de une hygiene en decision. De quoi s’agit-il ?

De reduire le bruit dans les decisions repetees ainsi que les rendre plus justes, plus objectives, adaptees a ca que nous rencontrons. Pour ceci, je ferais une toute premiere recommandation : si vous devez prendre une decision personnelle consequente dans un domaine que vous ne maitrisez nullement et dont vous n’avez gui?re l’expertise reelle, ou dans des situations difficiles que vous ne connaissez jamais, ne suivez gui?re toutes vos intuitions ni celles des autres ! J’ai appris dans mon article que nous devons nous mefier en confiance que nous avons en les propres opinions et dans celles d’autrui. Le fait que les autres soit surs d’eux ne devrait d’ailleurs nullement nous convaincre qu’ils ont raison.

Pourquoi n’etes-vous nullement favorable aux decisions que nous prenons parfois spontanement parce qu’on les « sent » mieux ?

Parce que Notre reflexion est souvent necessaire. La spontaneite reste a privilegier a une seule condition : etre dote d’une expertise telle dans un thi?me qu’elle vous permet d’agir avec une grande rapidite. Ca se voit chez les athletes : si l’on demande a un joueur de tennis ou a 1 joueur de golf d’expliquer ses mouvements, il ne pourra plus nos executer. C’est une facilite acquise, qui est le propre de ce que nous appelons « russian brides chat des vrais experts » : nos pompiers, des medecins qui peuvent poser le diagnostic d’une maladie dont ils paraissent experts en entrant dans une chambre et en en reperant immediatement les symptomes sur le visage du patient… Pour cette expertise reelle, la reflexion n’est gui?re important ; on peut faire confiance a son intuition parce que des aptitudes ont ete accumulees. Mais souvent, si on n’a pas d’expertise reelle, on se raconte des histoires sur la situation que l’on cherche a analyser. Nous avons mode a vouloir apporter du sens a et cela arrive, a notre vie. Dans ces contes, des evenements s’enchainent dans une suite logique ou bien fait sens, ce qui nous donne l’impression illusoire de comprendre ca, sauf que ce n’est pas l’eventualite. Notre soi-disant intuition sur ce qu’il faut faire ou pas est le fruit de notre besoin de sens, cela nous conduit trop souvent a de mauvaises decisions.